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Digital Workplace & Cybersécurité

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Histoire et avenir du poste de travail virtuel (VDI)

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Selceon développe et déploie des solutions de poste de travail nouvelle génération flexibles, mobile et sécurisés

Histoire et avenir du poste de travail virtuel (VDI)

Qu’est-ce que le VDI (Virtual Desktop Infrastructure) ou poste de travail virtuel ? Alors que le monde entier (pour les cols blancs du moins) est en télétravail, et que les technologies permettant de travailler à distance se répandent comme la poudre, il m’a semblé intéressant, dans le cadre du dossier sur l’Environnement de Travail du futur, d’interviewer Eric Tavidian, co-fondateur de Selceon, sur ce sujet, car il est un des pionniers de cette technologie. Un sujet de la high-tech passionnant même s’il est « légèrement » technique, et un bon exercice d’histoire de la technologie qui est très éclairant sur le temps long de l’innovation. Nous avons donc essayé de rendre ces concepts accessibles au plus grand nombre. Les puristes nous pardonneront cet effort de vulgarisation.

Qu’est-ce qu’un poste de travail VDI ?

Pour répondre à cette question, Il faut revenir tout d’abord sur la définition du poste de travail. Le poste de travail est stratégique, puisque sans lui, l’utilisateur ne peut pas faire son métier dans l’entreprise.

Un poste de travail est constitué d’un écran, d’une CPU et d’un clavier. Mais pas seulement : il est composé aussi d’un système d’exploitation, d’applications bureautiques, d’outils de communication et d’applicatifs métiers. La complexité de ce poste de travail est liée à l’imbrication de l’ensemble des couches entre elles.

Aujourd’hui, le système d’exploitation interagit avec la machine et comme il y a pléthore de machines différentes, il doit s’adapter à l’ensemble des machines. Les applications elles-mêmes vont s’intégrer au système d’exploitation pour en tirer tout le bénéfice, et ce système d’exploitation, en fonction de la machine, va adapter l’application à la machine.

 

Le poste de travail virtuel (VDI) : un élément de simplification

Le poste VDI (en anglais Virtual Deskop Infrastructure, et en français Infrastructure du Poste de Travail virtuel) est un élément de simplification. Le modèle de virtualisation des serveurs appliqué depuis 1998 a été appliqué aux postes de travail : l’OS du poste de travail est intégré à une machine virtuelle puis est recentralisé dans un data center.

La simplification vient de la décorrélation de l’OS avec la machine. Quel que soit le constructeur pour un poste de travail, on pourra très bien faire fonctionner un OS Microsoft sur un Mac parce que l’utilisateur préfère un Mac, mais aussi sur un iPad, sur un smartphone, même si le confort d’utilisation ne sera pas au rendez-vous.

Dossier Environnement de travail du futur sur visonary marketing
Dossier sur l’informatique, l’innovation et l’environnement du travail est réalisé avec Visionary Marketing

Le VDI rejoint le concept du cloud computing appliqué au poste de travail

Le VDI rejoint en quelque sorte le concept du cloud computing, mais appliqué à l’ensemble du poste de travail : le poste de travail, dans ce contexte, s’apparente donc à un terminal non intelligent des années 80, c’est juste un clavier et un écran.

système d’IBM, VM/CMS

Le système d’IBM, VM/CMS, qui était très orienté utilisateur dans les années 80 et même 70 (voir ci-dessus), était l’ancêtre du poste de travail virtuel, sauf que l’écran était de 24 caractères par 80 caractères sur fond noir, avec des caractères verts et sans souris, précise Eric. Ce n’est pas, malgré tout, un concept nouveau.

Comme dans l’évolution de l’ensemble des technologies, on a choisi le meilleur des deux mondes pour trouver des nouvelles solutions qui apportent les bénéfices d’une solution et les bénéfices d’une autre solution.

Le VDI expliqué aux béotiens, en un dessin très simple réalisé par Negarehia
Le VDI expliqué aux béotiens, en un dessin très simple réalisé par Negarehia : en central, des postes de travail virtuels (sur infra VMware ici) et en bas à gauche, les différents types de terminaux possible qui font tourner à distance ces postes de travail virtuels. Comme l’explique Eric, avec le VDI on peut faire tourner n’importe quel OS sur n’importe quel terminal (à gauche).

A quoi sert le VDI ? Pourquoi ça existe et à qui ça s’adresse ?

Revenons sur l’historique du poste virtuel, qui est né en réalité au tout début des années 2000. Pour les entreprises très décentralisées, avec des directions régionales, des bureaux locaux, etc., les réseaux coûtaient très cher et les entreprises avaient des faibles bandes passantes.

Donc, historiquement, ce n’était pas encore un poste virtuel, mais on recentralisait le poste de travail sur un serveur et on faisait de la présentation.

A l’époque comme les réseaux coûtaient très cher, le retour sur investissement venait du fait que le protocole de diffusion de l’image du poste qui était centralisé sur le poste de l’utilisateur consommait très peu de bande passante, et permettait d’avoir de la réactivité sur les déploiements tout en étant peu coûteux sur le réseau.

Ensuite, il y a eu une rupture : la fin du server-based computing

Ensuite, nous explique Eric, on est passé du mode server-based computing, qui existe toujours et est très répandu dans les entreprises (on parle aussi de client léger ou thin client en anglais), au mode virtuel desktop (poste de travail virtuel). Une véritable rupture.

On était arrivé aux limites du concept du server based computing principalement à cause de la complexité des applications, qui devenaient de plus en plus gourmandes et avec de plus en plus d’interactions graphiques ou multimédia, liées à la visioconférence, l’audio-conférence, et aux applications massivement graphiques.

L’avantage principal du passage du client léger au poste de travail virtuel, c’est selon Eric, que l’on est passé d’un environnement mono utilisateur à un fonctionnement multi-utilisateurs. Dans le server-based computing, il fallait « tordre » ces applications et les intégrer avec une ingénierie assez coûteuse en temps et en compétences pour faire en sorte qu’elles puissent être utilisées par plusieurs utilisateurs alors qu’avec le VDI, l’application s’exécute normalement pour un seul utilisateur, conformément à son mode de développement. Ceci va faciliter l’intégration des applications.

En résumé, les usages multi-utilisateurs étaient difficilement intégrables à moindre coût sur ces architectures anciennes. On a donc migré vers les postes de travail virtuels, pour lesquels on a décorrélé l’OS puisqu’il est centralisé sur un serveur, ainsi que les applications qui sont indépendantes les unes des autres et qui vont venir à la demande sur la machine virtuelle, en fonction de qui se connecte, pour présenter à l’utilisateur les applications dont il a besoin pour faire son métier.

[NDLR Rappelons ici que ces technologies ne vous parlent pas forcément si vous n’avez qu’un usage bureautique de l’informatique, nous parlons ici d’applications métier] 

Le client léger sur le site de PCMAG
Le client léger sur le site de PCMAG

Cas d’usages plus particulièrement adaptés au VDI

Eric nous a expliqué que selon Forbes, près de 95% du top 500 des entreprises mondiales, utiliseraient ce type de technologie pour répondre à un ou plusieurs cas d’usages.

Jusqu’à maintenant, peu d’entreprises ont fait une bascule complète sur ce type d’environnement. En France, plusieurs grandes banques, des grands transporteurs, les grandes compagnies d’énergie, mais également des opérateurs utilisent massivement ces technologies, même depuis de longues années.

Les entreprises qui l’utilisent pour un ou deux cas d’usages ont eu soit des difficultés d’intégration qui ont fait qu’elles n’en ont pas tiré tout le bénéfice et qu’elles n’ont pas généralisé, soit elles n’ont pas pensé que le bénéfice tiré du cas d’usage traité par ce type de technologie pouvait s’appliquer à l’ensemble des applications legacy de l’entreprise.

Aujourd’hui, l’important est la rapidité de mise en œuvre des applications pour que l’utilisateur puisse faire son métier, et que l’entreprise soit réactive sur son marché.

Le poste virtuel est un accélérateur de mise à disposition des applications à l’utilisateur

Eric cite quelques cas pratiques qui ont évolué dans le temps :

  • les call centers : la performance d’un call center est liée à ce que les utilisateurs puissent passer des appels le plus rapidement possible. Si leurs postes de travail mettent 10 minutes pour démarrer, comme on le voit dans beaucoup d’entreprises, à l’échelle de 5000 opérateurs téléphoniques qui passent des appels, passer à des postes virtuels qui démarrent en une minute va apporter un énorme gain de productivité ;
  • les call centers qui ont leur propre système de gestion des appels et leur CRM : dans le cadre de campagnes réalisées avec de gros opérateurs téléphoniques, de grosses entreprises, de gros constructeurs automobiles, les logiciels des clients doivent être utilisés pour qu’ils puissent ensuite retraiter les résultats par leurs propres services ou d’autres prestataires. Ces call centers vont devoir intégrer une application inconnue sur leurs postes de travail, sans garantie de pouvoir le faire et dans des délais raisonnables. Le poste virtuel va dans ce cas permettre d’intégrer cette application très rapidement et sans avoir d’incompatibilité avec le reste de l’environnement de travail et d’être ainsi plus efficient ;
  • le travail à distance : nous avons vu lors des grèves et bien davantage aujourd’hui avec le confinement, l’importance de pouvoir travailler depuis n’importe quel poste de travail, où qu’on soit, quelle que soit la raison (impossibilité de se déplacer, déplacement pour son propre métier, etc.), et en totale sécurité.
  • la virtualisation des applications massivement graphiques pour la DAO, CAO ou la CFAO : un nouveau cas d’usage, que l’on rencontre depuis environ deux ans, est celui de la virtualisation des applications massivement graphiques en remplacement des stations de travail qui sont très lourdes et très coûteuses. Il y a un retour sur investissement conséquent en virtualisant ses applications massivement graphiques dans un poste VDI au lieu de remplacer le parc de ses stations graphiques ;
  • les personnels qui sont face aux clients dans des agences décentralisées : le premier a été l’opérateur historique français qui a, pour des raisons essentiellement financières, remplacé ses stations OS2 de l’époque, pour toutes ses agences, par ce qui n’était pas vraiment un poste de travail virtuel, mais un poste centralisé. Ce qui permet de traiter la problématique de l’obsolescence des postes de travail et de pouvoir présenter le système d’information au vendeur en agence sans avoir à remplacer les postes de travail, l’autre avantage également, étant d’éviter le remplacement des postes de travail obsolètes.

Différence entre le VDI et le DaaS ?

Le DaaS (pour desktop as a service) est l’accès à un poste de travail virtuel dans un cloud public. Aujourd’hui, beaucoup d’entreprises comme Amazon ou comme OVH, ou encore comme HP historiquement, ont essayé de lancer ce type d’offres qui n’a, selon lui, jamais remporté un franc succès.

Pour Eric, le DaaS répond à deux cas d’usages :

  • l’usage de la TPE ou de la PME qui n’a pas de système informatique, qui a un système d’information très simple et qui va aller chercher de la ressource poste de travail en mode DaaS avec un prix par utilisateur par mois, et va ainsi se libérer de toute la problématique de gestion de son poste de travail
  • l’autre cas d’usage est de permettre de gérer dans des grands comptes des problématiques techniques sur des temps très courts : les compagnies d’assurances ou les compagnies aériennes par exemple, vont, pendant les périodes d’été, recruter massivement parce que leur business va exploser. Elles ne vont pas investir dans des infrastructures et ainsi elles vont pouvoir aller chercher de la puissance poste de travail sur ce type de solution.

La problématique de l’environnement de travail en mode DaaS est l’accessibilité aux données, et le système d’information qui est plus performant si la présentation est à côté des données. Si on est en mode DaaS pour un temps court, comment va-t-on faire pour accéder aux données qui sont à l’intérieur de l’entreprise ? Avec quel lien, avec quelles sécurités ? Cela représente des freins au DaaS, auquel Eric ne croit pas forcément.

Limites à l’utilisation du VDI

Les avantages du VDI sont nombreux et les inconvénients disparaissent avec le temps

Pour Eric, Il y a encore un imaginaire qui pense que le poste de travail virtuel est très coûteux, alors qu’on s’aperçoit, à travers les études de retour sur investissement nombreuses qui ont pu être faites, qu’on arrive toujours à trouver de l’économie par rapport à la gestion d’un poste de travail traditionnel.

Il y a un véritable avantage business sur la capacité de mettre à la disposition de l’utilisateur de manière très rapide son environnement de travail legacy quel que soit son poste, et à donner la possibilité aux collaborateurs de travailler de n’importe où, sur n’importe quel device, indépendamment du poste de travail, voire dans un cybercafé si on est en vacances et qu’on a besoin d’accéder à son système d’information.

Le ROI du Poste de travail virtuel n’est pas illusoire, il est clairement évident comme cet exemple concret mesuré dans une université américaine le démontre.
Le ROI du Poste de travail virtuel n’est pas illusoire, il est clairement évident comme cet exemple concret mesuré dans une université américaine le démontre. Et encore, les économies d’énergie sont encore plus importantes et viennent s’ajouter à ces calculs. Voir les détails ici sur le site EDTECH magazine.

Le VDI offre des possibilités de sécurisation beaucoup plus fortes qu’un poste de travail, puisque rien ne s’exécute localement. Ainsi, un utilisateur qui perd son poste de travail ne perdra pas ses données.

Comparé à la majorité des utilisateurs de postes lourds qui ne sauvegardent pas leur poste de travail, avec le VDI aucun risque de perdre des données, puisqu’elles sont centralisées et sauvegardées dans les entreprises par des systèmes de sauvegarde performants.

Le VDI permet également une sécurité d’accès performante et simple.

De moins en moins de freins au VDI

  • les coûts : pour Eric, il ne faut pas s’attacher à l’investissement que l’on va faire sur l’infrastructure centralisée, mais plutôt à la valeur que va créer cette infrastructure virtualisée pour l’utilisateur via un accès plus rapide à ses applications ;
  • la difficulté à imprimer : ce n’est plus le cas, car sinon les architectures de postes virtuels n’existeraient plus de longue date ;
  • l’impossibilité à faire de la vidéoconférence ou de la visioconférence : ce n’est plus vrai non plus. Aujourd’hui, il existe des systèmes de visioconférence centralisés à travers ce type d’architecture qui fonctionnent très bien.

Reste le passage à l’acte. Il faut convaincre les DSI du bien fondé de ce type de technologie et des avantages. Eric Tavidian considère qu’au regard du parc applicatif des entreprises, ETI et grands comptes, il n’y a même pas assez d’ingénieurs dans le monde dans les 20 prochaines années pour faire la remédiation de leurs applications. Pour Eric, de plus en plus, le poste de travail virtuel va être une solution qui va s’étendre.

A quand le poste de travail virtuel généralisé dans les entreprises ?

  • « Ça fait plusieurs années qu’on dit que cette année sera l’année du poste du poste virtuel. Elle n’a encore jamais eu lieu. Mais cela va s’accélérer, se répandre, même si cela ne se généralisera pas nécessairement », souligne Eric.

    Le VDI va se répandre car les entreprises doivent être de plus en plus flexibles, de plus en plus mobiles. Le poste de travail a tendance à sortir de l’entreprise, et doit accéder à l’entreprise de manière sécurisée. Ces cas d’usages sont facilement traités par le poste virtuel.

    Parallèlement, il y eu des essais qui ont peut être été mal faits et dans un temps où l’empreinte du stockage sur le poste virtuel était très important et les coûts également.

    Aujourd’hui, ce n’est plus vrai. Mais il faut encore beaucoup communiquer pour que les entreprises prennent conscience que le VDI peut apporter beaucoup de valeur à l’entreprise.

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